les ambiguités du 11 janvier

Trois (ou quatre peu importe) millions de personnes ce dimanche 11 janvier 2015, oui c’est un événement historique mais encore faut-il savoir pourquoi et comment . En tous les cas, je crains une illusion collective supplémentaire, on a fêté en 1790 la fête de la fédération, trois ans après c’était la terreur, même lendemain qui déchante en 1945 après l’enthousiasme de la libération. Non l’histoire ne sert à rien, plus la foule est grande, plus elle est bête, plus le motif de son intervention se doit d’être vague et finalement inutile…

Moi même bloqué par ma famille qui n’y comprenait rien, j’ai dû rester chez ma sœur Marie Rose qui, imperturbable dans son idéal ménager, nous avait invités à déjeuner, ce qui m’a procuré une noire fureur de déception de manquer une scène historique et pourtant à bien y réfléchir, cela ne servait à rien. Manifester pour quoi ? Pour montrer son refus de massacres stupides et inhumains, bien sûr c’étaient des Français et innocents qui plus est, mais enfin qui a réagi directement devant les victimes des terroristes dans les pays voisins ? Une fois de plus, il y a des morts « valables » et d’autres qui ne le sont pas (ou si peu). Tout être massacré par des fous est remarquable par l’horreur de sa mort mais enfin si d’un côté, on doit dénoncer les insensés du terrorisme, de l’autre on ne peut manquer de relever l’incongruité des journalistes de Charlie-Hebdo qui ont sciemment provoqué ces cinglés. Cela rappelle les catastrophes domestiques des foyers où sans discipline des gamins provoquent de la même manière des catastrophes, où en sont les vraies causes ?

Un seul point positif, la victoire des mœurs journalistiques, les feuilles ont clamé la valeur de la liberté et de la tolérance mais est-ce la liberté que de révéler la prétention dangereuse et illusoire des doctrines musulmanes à la vérité fondamentale de Dieu (merci pour Lui). Certes s’il est nécessaire de dénoncer cet excès des mœurs coraniques, est-il pour autant juste et nécessaire de dénoncer la bêtise des fidèles de Mahomet car une telle audace amène inévitablement le génocide systématique d’une partie de l’humanité, ce que Dieu n’a jamais permis d’envisager. Non c’est une sagesse aussi vieille que l’humanité qui recommande de ne pas faire à autrui ce qu’on ne veut pas subir soi-même ; que tout acte non contrôlé est dangereux, que le propre de l’homme est justement cette science des limites (ce dont Eve aurait dû déjà dû se rendre compte au Paradis Terrestre) Toute vérité n’est pas bonne à dire, quelle qu’elle soit si d’un mal on doit faire sortir un mal pire encore. Dans l’affaire de Charlie-Hebdo, une seule vérité : l’horrible sort des victimes, nul n’a le droit de se faire justice soi-même mais il n’est pas moins vrai que les caricatures infâmantes du journal étaient tout aussi perverses dans leur dénonciation. La cause du crime était presque aussi grave que le crime lui-même mais qui a jamais soutenu cette hypothèse ? Toute société qui ne se donne pas des limites est par avance perdue et souvent par ses excès mêmes. Il a fallu des siècles pour que l’on s’aperçoive que la gloire de l’occident est justement la limite consciente de la raison (même les chrétiens dans leur réticence originelle ont dû s’y adapter car c’était finalement un réel progrès pour l’humanité) et si justement on y renonce, alors il est inévitable de voir apparaître des doctrines prêchant justement le contraire (liberté de faire ce qui plait, la raison de chacun pourvoira aux tris et aux effets mais on en revient toujours à la nécessité de règles collectives pour la survie de toute communauté… avec l’autre intérêt de savoir que la mode actuelle de totale liberté est forcément temporaire , il suffit d’attendre (bien sûr dans quel délai ?).

L’illusion est donc de confondre la cause et la conséquence, l’occident semble paniqué à l ‘hypothèse d’une intolérance (entre juifs et musulmans, plus qu’entre chrétiens et musulmans ce qui est significatif du déclin du christianisme) alors que le vrai problème est de savoir si l’islam peut évoluer vraiment au contact de l’occident, ce que nient bien entendu la plupart des musulmans mais aussi bien des chrétiens qui peu convaincus par les annonces de l’Evangile sont persuadés de la fin inévitable de l’Eglise et pourtant rien n’ étant figé, tout ne peut qu’évoluer, ne serait-ce que les propos ( je n’ai pas dit les fondements) des révélations monothéistes. Les chrétiens le savent bien eux qui ont mis des siècles (et encore) à s’apercevoir du mal essentiel de l’esclavage, des guerres saintes ou au contraire du bien fondamental de la tolérance. La simple observation montre combien la révélation juive est réticente à cette perspective mais la situation est pire pour l’islam qui, expression intégrale de Dieu, ne peut ni ne doit évoluer et changé. ET cependant, nous occidentaux savons qu’en s’installant ici au contact de la culture » européenne » l’Islam ne pourra rester lui-même et disons alors que l’intégrisme est la réponse naturelle et évidente des fidèles effrayés d’une telle perspective et incertitude, le drame est justement la difficulté de trouver une autre direction ce qui amène certains à conseiller d’attendre patiemment les directions propres de Dieu.

Quoiqu’on en dise, la révélation de la divinité de l’expression coranique est une réelle difficulté source de la raideur des fidèles pour lesquels les obligations altruistes sont seulement caractérielles et individuelles , Ici aucune tradition de dévouement , de charité et d’amour, ce qui ne signifie nullement un quelconque avantage pour les chrétiens d’autant moins privilégiés qu’ils sont justement accusés d’oublier cette loi fondamentale et ce blocage n’empêche nullement l’existence de qualités et d’actes individuels aussi respectables qu’évidents mais justement la grande difficulté (et le grand mystère) est la relation ni évidente ni naturelle entre la doctrine collective et les réactions personnelles. Où est l’essentiel entre la piété des fidèles et l’attachement obstiné de ceux-ci à certains éléments notoirement faibles ou tendancieux du « Message », où est le meilleur entre d’un côté l’insistance des Européens sur les controverses du texte coranique et les dangereuses traditions des régimes musulmans, et de l’autre la gentille et naïve volonté de certains pour découvrir partout l’influence de l’Esprit Saint. Devant de telles ambigüités sources de tant de naïvetés et de préjugés, recommandons à la République au nom même de sa laïcité de veiller à la vulgarisation chez les uns comme chez les autres de la complexité de ces réactions et de ces tendances. Voilà bien du travail pour cette culture journalistique au delà du mauvais humour, des slogans et des endoctrinements. Les citoyens français ont mieux à faire à réfléchir sur leurs opinions, les leurs comme sur celles des autres qu’à baver sur l’autre clan forcément mauvais, c’est à ce moment là que l’on pourra vanter la réussite des mouvements de foules du 11 janvier et de la politique gouvernementale républicaine….

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Une réponse à les ambiguités du 11 janvier

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